Renforcement annoncé de la présence américaine au Sahel sur fond de brouilles entre Paris et Washington : À quelque chose, malheur est bon
Entre Washington et Paris, rien ne va plus depuis que l’Oncle Sam a fait capoter le contrat de vente juteux de sous-marins entre la France et l’Australie.
En rappel, ce contrat scellé en 2019 et qualifié, à juste titre, de contrat du siècle, tant il est hors norme à tout point de vue, consistait pour Paris à livrer à Canberra, douze (12) sous-marins à propulsion classique pour 50 ans. C’est ce contrat que l’Oncle Sam a torpillé en court-circuitant la France. Depuis lors, l’Élysée est entré dans une colère noire et ouverte contre la Maison Blanche. Au point que Paris a rappelé son ambassadeur des États-Unis.
Pour apaiser les tensions, le président français, Emmanuel Macron et son homologue américain, Joe Biden, se sont entretenus le 22 septembre dernier. Dans un communiqué conjoint avec l’Élysée, les États-Unis « s’engagent à renforcer leur appui aux opérations antiterroristes » des Européens au Sahel. L’on n’a pas besoin d’être un spécialiste des relations internationales pour savoir que par là, l’Oncle Sam vise à se racheter pour cette grande faute, peut-on dire, commise à l’endroit d’un grand partenaire stratégique.
Mais ce qui a retenu le plus l’attention des populations du G5 Sahel, ce n’est pas ce palabre d’intérêt entre ces deux superpuissants de ce monde, mais l’engagement de la première puissance de la planète, à renforcer sa coopération anti-terroriste avec les Européens dans la région du Sahel.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une bonne nouvelle. En effet, l’Amérique a véritablement les moyens de casser du terroriste dans cet espace pour autant qu’elle le veuille. En tout cas, ce n’est pas la France qui dira le contraire ; elle qui, depuis le début de l’opération Serval en 2013, bénéficie du soutien multiforme de l’Oncle Sam.
On fonde l’espoir qu’avec l’expertise et l’armada de l’Oncle Sam, la peur changera très vite de camp
En effet, sur le plan du transport stratégique, l’on peut retenir que 20% des passagers et 10% du fret inter-théâtre, sont assurés par l’US Air Force. En outre, le ravitaillement en vol est yankee à 40%. Ce qui permet à la chasse hexagonale d’assurer ses missions sur l’ensemble de la zone d’opérations. Mais il convient de noter que l’appui américain le plus déterminant et le plus précieux dans la traque des terroristes au Sahel, est le renseignement. À cela, il faut ajouter, pour terminer, les moyens d’écoute électromagnétiques et les petits bimoteurs performants en matière de captation, sur leur passage, de toutes les communications radio.
En tout cas, du côté de Bamako, de Niamey comme de Ouagadougou, l’on fonde l’espoir qu’avec l’expertise et l’armada de l’Oncle Sam, la peur changera très vite de camp et qu’à terme, la région sera débarrassée de ce fléau, pour permettre enfin aux Sahéliens et aux Sahéliennes de simplement revivre. À quelque chose donc, malheur est bon. Cet adage sied bien à la situation. En effet, il a fallu que la France soit grandement lésée dans ses intérêts, par les Américains pour que ces derniers, pour réparer le tort, décident de renforcer leur soutien aux opérations antiterroristes des Européens au Sahel.
Cette annonce vaut d’autant plus son pesant d’or pour les Sahéliens, que l’Amérique, sous l’impulsion de Donald Trump, n’était pas enthousiaste et disposée à s’investir véritablement dans cette guerre de nature à inverser les rapports de forces en faveur des États concernés par le mal. En tous les cas, cette donne, c’est-à-dire l’annonce, par l’Amérique, de renforcer son soutien aux opérations antiterroristes des Européens au Sahel, pourrait faire revenir le Mali sur sa volonté de nouer un partenariat avec les mercenaires russes. Car, ce pays a intérêt à ne pas s’aliéner le soutien des Américains en lorgnant du côté des popovs.