L’URD, désormais à la croisée des chemins : Les présidents des fédérations régionales s’invitent à la danse
Le vendredi 17 septembre, la salle de conférence du palais de la culture Amadou Hampaté Bah a servi de cadre pour un point de presse organisé par les présidents des fédérations régionales du parti Union pour la République et la Démocratie(URD). Ce point de presse avait pour but d’édifier l’opinion sur la situation de grave crise que traverse leur parti.
Depuis l’adhésion contestée de Dr Boubou Cissé à l’URD, parti du Feu Soumaila Cissé, on assiste à la division des militants en différents clans. Alors que Soumaila Cissé avant sa mort a tout fait pour que ce parti puisse atteindre le haut et pour cela il a contribué à l’union de tous les militants de ce parti. C’est pourquoi, de son vivant il a pu faire régner l’entente et l’harmonie au sein de son parti. Grâce à cette entente entre ses militants, ce parti a pu se hisser au niveau des grands partis du pays. Formation politique de nombreux hauts cadres du pays, l’URD n’a jamais connu une situation d’aussi grave que ce qu’elle traverse aujourd’hui. Si rien n’est fait, cela pourrait avoir des impacts négatifs sur son devenir dans les jours à venir. Raison pour laquelle, les présidents des fédérations régionales ont convié la presse pour parler de cette situation et appeler certains de leurs militants à la retenue et au respect des textes du parti.
Dans une déclaration lue par Modibo Camara, président de la fédération régionale de Koulikoro, les présidents des fédérations régionales ont exposé les problèmes auxquels leur parti traverse en ce moment.
En effet selon lui, depuis plusieurs mois, l’URD traverse une crise de gouvernance de la direction actuelle, exacerbée par la précampagne électorale orchestrée par certaines personnes mal intentionnées qui veulent détruire leur parti.
Au sortir du deuil que le Bureau Exécutif National (BEN) de l’URD a décidé d’observer en la mémoire de l’Honorable Soumaila Cissé, le 1er Vice-président qui assure l’intérim de la présidence du parti, a organisé le 9 février 2021 une réunion extraordinaire du BEN au cours de laquelle il a annoncé, dit-il, unilatéralement, la mise en place d’une Commission de réflexion et d’orientation stratégique pour le parti. A ses dires, au début du mois de mars 2021 et après plusieurs réunions, souvent houleuses du Secrétariat Exécutif, cette décision fut finalement amendée et il fut décidé de la mise en place de 4 commissions au lieu d’une seule, sur les thèmes suivants : ‘’vie du parti’’ ; ‘’orientations et stratégies de positionnement politique’’ ; ‘’reformes et programmes politiques’’ ; ‘’financement et mobilisation de ressources’’.
« Les documents et recommandations de ces commissions furent validés fin avril par le BEN élargi au Mouvement des femmes et au Mouvement des jeunes. A la date d’aujourd’hui le rapport de synthèse final de ces commissions n’a toujours pas été distribué. Pire, aucune des recommandations n’a été mise en œuvre », a-t-il regretté.
Constatant cette situation préjudiciable pour la bonne marche de leur parti, un groupe de cadres a décidé de prendre « le taureau par les cornes » dit –il, pour élaborer et proposer au 1er Vice-président, en l’occurrence le Pr Salikou Sanogo, des activités de redressement de la situation.
Selon Modibo Camara, malgré plusieurs rencontres avec le 1er Vice-président ,la majorité des actions ou recommandations sont restées sans suite.Dont, les plus importantes portaient sur la mise en place de la plateforme politique qui devait permettre aux membres du BEN d’aborder sereinement les prochaines échéances électorales, l’organisation de la Conférence Nationale extraordinaire devant procéder, entre autres, au remembrement du BEN suite au décès, aux nouvelles adhésions ou aux démissions survenues au cours de l’année écoulée. Devant l’échec des actions, il déclare que le groupe de cadres a alors décidé le lancement d’une pétition afin d’obtenir les 2/3 de signatures des membres du BEN nécessaires à la convocation d’office d’une Conférence Nationale Extraordinaire.
Aux dires de Mr Camara, face à cette menace et à la médiation entreprise par les présidents des fédérations régionales, le 1er Vice-président a enfin convoqué une Conférence Nationale Ordinaire pour le 23 octobre prochain. Quant au 2ième point de l’ordre du jour, à savoir le lancement de l’appel à candidature, M.Camara dira que plusieurs intervenants ont demandé son report à une prochaine réunion, en attendant les résultats des travaux de la Commission Technique chargée de préciser le « modus operandi » de la sélection du candidat de l’URD à l’élection présidentielle.
« Malheureusement, le 23 aout 2021, contre toute attente, le 1er Vice-président a adressé, à tous les secrétaires généraux des sections, une lettre d’appel à candidature », a –t-il dit. Face à l’aggravation de la situation et au risque d’éclatement du parti, il a indiqué que les présidents de fédérations regionales ont décidé de prendre leur démarche de rapprochement et d’apaisement. «Notre objectif est de restaurer l’espoir d’un parti URD uni et fort afin de gagner les prochaines échéances électorales et d’honorer la mémoire de l’Honorable Feu Soumaila Cissé », a-t-il précisé.
Cependant, leur souhait, voire leurs exigences auprès de la direction du parti sont claires. Ils se résument à ses dires en 2 points majeurs : mettre en place, conformément aux textes du parti, une Commission Technique dont les missions, la composition, la démarche et les recommandations seront validées par le BEN ; organiser la Conférence Nationale Ordinaire prévue le 23 octobre prochain conformément aux textes du parti, notamment en respectant son ordre du jour statutaire.
Au regard des évènements qui se passent au sein de l’URD, on peut dire que c’est l’image de ce grand parti qui est en jeu et il faut que les cadres du parti prennent leurs responsabilités, comme l’a dit Abderrahmane Diarra (président du mouvement des jeunes de l’URD).