Mali : Une société de recherche et d’exploitation des ressources minérales créée
A l’initiative du ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, le Mali a, par voie de conseils des ministres, présidé par le Président Assimi Goïta, approuvé la création de la société de Recherche et d’Exploitation des Ressources minérales.
Si la création de cette société a été bien accueillie par les populations et le monde du secteur minier national, les motifs qui ont poussé les autorités à agir n’en manquent pas. Le Mali est jusqu’à ce jour, le troisième pays producteur d’Or en Afrique et nanti d’un énorme potentiel petro gazier couvrant une superficie de 900 000 km2 (soit près de 73% du territoire national). Le pays dispose également d’un riche sous-sol en fer, manganèse, lithium, diamant, uranium, calcaire, hydrogène naturel, pétrole.
Si la mise en valeur de ces nombreuses ressources a nécessité plusieurs réformes, à la fois institutionnelle, législative et règlementaire par le passé, la société gestionnaire a fini par être sauvagement être privatisée. Autrement dit, les reformes et systèmes de gestion créés n’ont jamais suffi à combler les attentes et ambitions du peuple malien vis-à-vis du secteur au regard des nombreuses ressources dont recèle le pays.
Malgré une production moyenne annuelle de 65 tonnes représentant 70% des exportations du Mali, 25% des recettes fiscales, 10% du PIB et plus de 500 milliards de F CFA de contribution au budget d’État en 2021, les populations maliennes dans leur grande majorité continuent à penser que l’or ne brille pas pour elles.
Cependant, les actuelles autorités de la transition ont agi dans ce sens pour que l’or brille davantage pour tous les maliens et que les autres ressources minérales (pétrole, gaz, fer, uranium) encore inexploitées puissent l’être dans les meilleurs conditions. Sans oublier que cette proposition de « création d’une société d’État pour l’exploitation minière » s’inscrit dans la vision stratégique du Président de la Transition, son excellence Assimi GOITA de renforcer la souveraineté du Mali par un meilleur contrôle de l’Etat sur les ressources de notre sous sol, Aussi cette proposition reste, au demeurant, une forte recommandation issue des Assises nationales de la Refondation (ANR).
Selon les explications d’une source proche du département des Mines, qu’il ne s’agit point de passer d’un extrême désengagement total de l’Etat mais plutôt, de permettre à l’Etat de participer plus à la création de la valeur le plus rapidement et dans les règles de l’art en soustrayant une partie des revenus tirés de l’exploitation de notre sous-sol au principe sacro-saint de l’équilibre budgétaire, explique la source.
Ainsi la nouvelle société sera habilitée à acquérir des titres miniers et entreprendre la recherche minière et l’exploitation des gisements jugés économiquement viables, procéder à toutes opérations commerciales, industrielles et financières compatibles avec son objet en accord avec le ministre chargé des finances, prendre des participations dans les sociétés ayant pour objet l’étude, la recherche et l’exploitation ou la transformation des substances minérales. Et sa création devrait permettre entre autres d’intensifier les activités de recherche dans le secteur minier et pétrolier, lever des fonds en accord avec le ministre chargé des Finances via les grands groupes bancaires et le marché financier nécessaires à ses investissements, procurer à l’État des devises importantes suite au rapatriement des recettes issues des exportations des produits miniers, accélérer la valorisation du contenu et des emplois locaux en accordant plus d’attention aux entreprises et ressources humaines locales, de permettre une plus grande intégration du secteur minier et pétrolier dans l’économie nationale à travers la mise en œuvre d’un programme agressif de promotion de l’industrie, de la sous-traitance locale, de la transformation sur place des minerais et du développement de l’entreprenariat national dans le secteur minier.
Ousmane Traoré