Assimi Goïta à l’ouverture des Assises Nationales de la Refondation : «Il s’agira de faire un diagnostic sans complaisance de l’état de la nation… »
Après ceux des communes, cercles et régions, les travaux de la phase nationale des Assises de la Refondation ont débuté hier, lundi 27 décembre 2021, au Centre Internationale de Conférences de Bamako (CICB). C’était sous la Présidence du Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, en présence des Représentants des missions diplomatiques, des Organisations de la société civile, des membres du Gouvernement, des Présidents des Institutions de la République etc.
Lancées le 11 décembre 2021, les Assises nationales de la Refondation amorcent ce jour, leur dernière ligne droite, après les niveaux local, communal, régional et au sein de la diaspora malienne établie à l’extérieur. Cette phase nationale prévue du 27 au 30 décembre, soit quatre jours de travaux, sera une étape décisive de la refondation, d’où la présence massive des citoyens ainsi que des personnalités comme l’ancien Chef d’Etat, le Pr. Diouncouda Traoré, des guides religieux, notamment le Chérif de Nioro, Bouye Haïdara, le président du Haut Conseil Islamique, Chérif Ousmane Madani Haïdara, le Cardinal Jean-Zerbo, l’archevêque de Bamako, le représentant de l’Eglise protestante, Nouh Ag Infa Yattara.
En procédant à l’ouverture des travaux, le Président de la transition, Colonel Assimi Goïta, s’est dit ressentir une grande fierté, en ce moment si décisif de la Transition et, donc de l’histoire du pays, en présidant cette cérémonie d’ouverture de la phase nationale des Assises de la Refondation qui constitueront, certainement, un moment d’échanges fructueux, comme l’ont été les phases intermédiaires. « Une telle initiative est si vitale qu’elle découle de nos traditions dont l’une des exigences est la participation de tous les citoyens à l’orientation et à la prise des décisions importantes qui engagent la vie de la communauté voire du pays tout entier », a souligné le Président de la transition. Selon lui, en réussissant à capitaliser l’enthousiasme des phases préliminaires, et en fédérant les énergies positives et patriotiques qui en ont émergé, les Maliens auront traduit leur désir de rupture d’avec les mauvaises pratiques du passé et l’ambition d’un nouveau départ pour le Mali.
« Il était temps, et même grand temps d’arrêter la spirale de la dérive. C’est pourquoi, nous devons replacer notre MALIBA dans une nouvelle dynamique, plus soucieuse de nos valeurs et vertus », a-t-il déclaré. Plus loin, le Président de la Transition a fait savoir que les Assises Nationales de la Refondation ont connu un grand engouement au niveau local, donnant de ce fait le ton et le contenu du processus de Refondation. Il a ajouté qu’elles ont permis de mettre en commun les différentes attentes des populations quant au renouveau politique, institutionnel, sécuritaire, économique, social et culturel. Par ailleurs, il a salué l’engagement et la bravoure du peuple du Mali qui, dans toutes les localités et à l’extérieur du pays, a répondu présent au rendez-vous de l’histoire pour déterminer la marche de son destin.
Aux dires du Président, « il s’agira de poursuivre l’objectif qui consiste à faire un diagnostic sans complaisance de l’état de la nation, d’en tirer les meilleures leçons, d’analyser en profondeur la situation globale du pays, lors de cette phase nationale», mais également de faire des propositions concrètes permettant de construire une solution de sortie de crise qui soit en même temps une perspective de développement politique, économique, social et culturel à long terme, et une expérience pour l’unité et la prospérité du peuple malien.
Dans son intervention, le président du panel des Hautes personnalités, Zeini Moulaye, est revenu sur la tenue des assises au niveau local. Selon lui, les assises nationales ont pu se tenir dans 725 communes sur 749, dans 51 cercles sur 60, dans 26 ambassades. Par ailleurs, il dira qu’elles n’ont pas pu se tenir dans les 9 cercles de Kidal et Ménaka pour des raisons sécuritaires. Concernant la non-participation de certaines composantes de la nation, Zeini Moulaye estime que l’espoir reste de mise du fait que le dialogue n’a jamais été fermé ou interrompu, et qu’il reste ouvert. Evoquant les enjeux de ces Assises, il a souhaité de fortes recommandations, tout comme le Président de la transition, pouvant servir de bases de sortie de crise avec des solutions endogènes et durables.
Par conséquent, seront mis en place, à la fin de ces Assises Nationales, un Comité de suivi et d’Evaluation, et une phase technique intense qui élaborera des cadres de référence de politiques publiques, d’orientations stratégiques, de planification économique et de développement, de suggestions des nouvelles lois de programmation, d’instruments opérationnels financiers, des modifications règlementaires.
Ousmane Baba Dramé