Mali : à l’Adema, la guerre des clans a commencé
Plusieurs fois repoussé, le congrès du parti va se tenir ce dimanche 17 octobre. Un moment-clé en vue de la présidentielle de 2022 pour une formation plus que jamais divisée.
« Des coups bas », « une situation délicate », « une volonté de déboulonner le camp au pouvoir »… En coulisses, les militants et cadres de la ruche décrivent avec sévérité l’ambiance qui règne au sein de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema- PASJ) à quelques jours du congrès de la formation, au cours duquel les instances dirigeantes doivent être renouvelées.
Un moment décisif en vue de la prochaine présidentielle, toujours prévue pour février 2022 même si les risques de reports sont chaque jour plus grands. La désignation du nom du prochain chef de l’Adema déterminera en effet le positionnement du parti, qui n’a plus tenu le pouvoir depuis 2002 : présentera-t-il un candidat issu de ses rangs ou soutiendra-t-il un électron libre ?
Fronde contre Sangaré
Initialement prévu pour mars, le congrès a été repoussé à maintes reprises. « Depuis des mois, les tractations sont en cours, notamment pour faire tomber le président Tiémoko Sangaré, qui n’a cessé de repousser le congrès pour avoir le temps de renforcer ses rangs », glisse un ancien cadre du parti pour expliquer les reports successifs. Le récit officiel, lui, raconte tout autre chose. « Nous sommes plus que jamais déterminés à aller au congrès, assure l’ancien ministre Adama Diarra, secrétaire politique de l’Adema. Mais il a fallu restructurer le parti de la base au sommet. Ce processus de renouvellement a pris énormément de temps, mais c’est désormais chose faite. »
Plus critiqué que jamais, le président sortant – candidat à sa propre succession – se voit reprocher par ses militants d’avoir raté des rendez-vous électoraux importants en se rangeant derrière des candidats d’autres formations.